[Mes 5 films] – Hippocampe Fou

On continue l'immersion dans le panthéon cinématographique des rappeurs avec Hippocampe Fou. Nous sommes tombés sur un bon client puisque ce doux dingue a étudié le cinéma à l'université. C'est donc un classement instructif qu'il nous propose. Son premier album °°Aquatrip°° est toujours disponible en physique & digital sur iTunes et à la Fnac. Et si vous souhaitez un album aquadédicacé, écrivez-lui à l'adresse suivante : jeveuxaquatrip@gmail.com. Le Magicien d'Oz de Victor Fleming, 1939. Je ne m'en lasse pas. Lorsque j'avais 4-5 ans, mon père allait régulièrement me louer la VHS dans le vidéoclub pas loin de chez nous. C'est un conte musical intemporel et indémodable selon moi. Les chansons sont exceptionnelles, textes, musique & interprétation. Je suis toujours aussi fasciné par le passage du noir & blanc à la couleur, de la réalité au rêve (c'est ce que j'adore aussi dans Le voyage de Chihiro qui m'émeut à chaque fois, lorsqu'à la fin Chihiro retraverse un tunnel avec ses parents et semble laisser derrière elle son enfance et ce monde imaginaire). 2001, l'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick, 1968. Ce ballet spatial est un chef d'œuvre, un miracle esthétique. Le mythique cut qui transforme l'os jeté par le singe (qui vient de découvrir l'outil) en vaisseau spatial sur la fameuse musique intitulée Ainsi parlait Zarathoustra (signée Richard Strauss) m'a transcendé. C'est un film avec peu de personnages, peu de dialogues, ce sont les images qui parlent. La Montagne Sacrée d'Alejandro Jodorowsky, 1973. Sans doute ma plus grosse gifle cinématographique. J'ai découvert le film lors de sa réexploitation en France fin 2006, je suis sorti de la projection complètement ivre d'images surréalistes et de poésie macabre. J'avais l'impression d'avoir ingurgité des substances hallucinogènes. Sagesse et folie y dansent collé-serré. Le Septième Continent de Michael Haneke, 1988. Je crois que c'est le film qui m'a le plus choqué. Le traitement glacial de l'image et du son, les plans fixes longs et répétitifs, les dialogues banals et les "décadrages" qui déshumanisent encore plus les personnages, en font une expérience éprouvante durant laquelle on ressent le vide de notre existence, le côté oppressant de la routine. C'est un film dur, étouffant qui met en lumière un des fléaux du monde contemporain : l'incommunicabilité. C'est le 1er long-métrage de Haneke, cinéaste que j'ai découvert à 14 ans avec le film Funny Games (version originale autrichienne) qui m'a fait réfléchir sur ma fascination pour la violence et découvrir la puissance du "hors-champ". Dogville de Lars von Trier, 2003. Lars von Trier est mon réalisateur préféré. Tout comme Kubrick, il parvient à se renouveler à chaque film et en plus, il écrit tous ses films. Les scénarios sont souvent très mélodramatiques mais sa mise en scène est tellement surprenante, il est tellement cruel envers ses personnages que je me laisse manipuler avec plaisir, je vois rarement les ficelles et sors souvent de la projection dérouté et convaincu d'avoir vu une œuvre hors-du-commun. J'aime l'idée qu'on puisse encore inventer des choses (du moins réinventer en créant des mélanges, des dosages inédits). C'est l'impression que j'ai eu en découvrant Dogville au cinéma. Avoir laissé le soin au spectateur d'imaginer le décor en ne laissant que les (excellents) acteurs costumés, la lumière et les sons (le chien qui aboie, les portes qui s'ouvrent, etc) m'a semblé être une idée géniale, formellement parlant. Cela en fait une œuvre unique à la croisée des arts. En plus, le scénario est riche, bien ficelé, il y a de nombreux personnages (qui souffrent et font souffrir comme souvent chez von Trier). Une pensée pour : M le Maudit de Fritz Lang, Certains l'aiment chaud de Billy Wilder, Psychose d'Alfred Hitchcock, Merlin l'enchanteur de Wolfgang Reitherman, Et pour quelques dollars de plus de Sergio Leone, Les Douze Travaux d'Astérix de René Goscinny & Albert Uderzo, Amadeus de Milos Forman, Night on Earth de Jim Jarmusch, Smoking / No Smoking d'Alain Resnais, L'impitoyable lune de miel de Bill Plympton, Le Filmeur d'Alain Cavalier, Un couple parfait de Nobuhiro Suwa, Les fils de l'homme d'Alfonso Cuarón, 2 days in Paris de Julie Delpy, L'Odyssée de Pi d'Ang Lee...

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2001, l’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick, 1968.

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