On nous l’avait demandé plusieurs fois, c’est donc tout naturellement que l’on répond à vos désirs:
voilà la minute culture made in Dooz !
Nous lui avons demandé une liste détaillée de ses cinq livres préférés, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le boug n’a pas lésiné sur les détails. Féru de littérature, il partage avec nous ses coups de cœur grâce à ses commentaires sur chaque œuvre, et… nous donne envie de lâcher ces satanés ordinateurs/smartphones pour aller se ruer sur du papier. Bonne lecture à vous !
Les Chants de Maldoror du Comte de Lautréamont (Isidore Ducasse)
Un héros flou et terrible, venu de l’enfer pour terrifier la prose de Lautréamont : Maldoror. Savoir qu’on a entre les mains un livre rempli de symbolisme et qui a dépassé l’auto censure de notre éducation, c’est presque le Necronomicron originel en fait: maléfiquement beau. Mais il ne faut pas se forcer à le lire pour être réceptif. Lire quelques chants parfois, et savoir qu’il existe suffit.
Ce livre est une épreuve pour vérifier si on a l’esprit libre je crois.
L’homme parano de Claude Olievenstein
Soyons directs : un livre sur l’esprit du « voyageur » qui ne voyage plus !
Simplement le livre dont j’aime à dire qu’il m’a sauvé ! Je l’ai lu un jour dans une période très sombre de ma vie. Acheté à 17h, fini à 4h du mat ! Lu sans interruption ! Je me croyais anormal, puis Olievenstein m’a fait comprendre une chose déterminante qui me rassure encore aujourd’hui.
Claude Olievenstein, pour l’anecdote, est à l’initiative du centre Marmoton à Paris. Il avait compris avant d’autres qu’il fallait soigner les toxicomanes plutôt que de les mettre en prison.
L’eau et les rêves, essai sur l’imagination de la matière de Gaston Bachelard
Je le lisais à la récré dans un de mes LEP, après un énième déménagement. C’était une parenthèse dorée, et je me sentais comme après avoir fumé un bédo quand j’en sortais. Ça doit paraitre stupide, mais parler de l’imagination des eaux, profondes, lourdes, stagnantes, réfléchissantes, m’a vraiment fait planer. Le genre de livre quand t’es gamin où tu notes tout le temps des mots pour aller vérifier dans le dico ce que ça signifie… Quel enfoiré ce Bachelard ! Je m’en rappelle encore : pancalisme, dynamogénisme… Il faut que je le relise. J’ai du rater beaucoup du sens jadis… suite à ce livre j’ai écris Histoire d’eau… avec le recul, j’aurai du mettre un « x » car c’est une histoire d’eaux.
Ou les rouages de la politique, l’art d’être gouvernés, manipulés !
Lu dans une période de recherche de compréhension de l’humain, ce qui a fait que cette société est ce qu’elle est. Il y avait dans cette période aussi le Traité des 5 roues, L’art de la guerre, Protegor, L’histoire de la Rome antique, La naissance de Dieu, Le cerveau et l’esprit, Britannicus, 1984... On pourrait croire qu’ils n’ont aucun lien. Moi je vois un fil très logique qui les unit…
En attendant Godot de Samuel Becket
Le dernier livre que j’ai lu, ou plutôt relu, la semaine dernière. Un huis clos absurde, Vladimir et Estragon sont-ils au purgatoire…? Il se lit vite… Je l’ai lu jeune et cela faisait longtemps que j’envisageais de le relire en pensant que des choses avaient du m’échapper. Un bonheur terrible ! Quand je l’ai fini la semaine dernière, je voulais en parler à tout le monde. Allez, je spoile un peu… pardonnez moi si vous le pouvez! Mon passage adoré: quand ils sont sur le dos et qu’ils ne parviennent plus à se relever. Une angoisse absurde ! Une bombe ce book !
En bonus, j’aurai aimé citer encore Par le sang versé, Jacques le Fataliste, La part des ténèbres, La reproduction sociale, Le capital au XXIème siècle… il en manque tellement!
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