4 morceaux, un EP: Oshea 16 et Kadogo SB dévoilent leur premier projet en commun. C’est le résultat d’une amitié créée au lycée. Avec Oh Shit, les deux artistes clament leur amour pour le rap, mais pas pour n’importe lequel. Habituellement actifs chacun de leur côté jusqu’à présent, les deux rappeurs Corbeil-Essonnois ont décidé de passer le cap et de se réunir le temps de 10 minutes.
Attaché aux règles de l’art qu’est le rap, Oshea 16 est un grand fan du rap américain de la fin des années 80. Cet amour est directement relié à son nom d’artiste, faisant référence au prénom d’Ice Cube, O’shea Jackson. En ce qui concerne le chiffre 16, c’est un petit rappel de son origine algérienne, plus précisément de la ville d’Alger et de son numéro de département. Quant à Kadogo SB, c’est sa mère qui lui avait donné ce surnom dans son enfance.
Débutant leur carrière fin 2018, ils n’ont pas la prétention de débarquer sur le rap français avec arrogance. Ce qui ressort majoritairement des nombreuses thématiques de leurs morceaux, c’est le travail, la patience et avant tout une progression. Kadogo SB est davantage productif que Oshea avec déjà deux EPs à son actif (Ecrire pour exister et Imperfectible). Ce n’est probablement qu’une question de temps avant que ça se rééquilibre.
Leur histoire a commencé en première année au lycée à Corbeil-Essonnes dans le 91. Comme bon nombre d’adolescents, ils aimaient souvent débattre sur la musique et ce qui l’entoure. Passionnés tous les deux par le rap, ils commencent à poser ensemble leurs premières mesures lors de soirées, posées dans des voitures. Via des clashs en totale improvisation, ils ont effectué leurs premières classes. Quelques années plus tard, cette alchimie amicale et artistique a donné naissance à une première collaboration, intitulée “Demain”. Au final, un projet commun était une évidence depuis le départ. Kadogo SB et Oshea 16, c’est instinctif et spontané.
Moderniser le Boom Bap
Oh Shit nous emmène tout droit aux Etats-Unis, plus précisément dans les ruelles de New York. La place importante donnée aux instruments de musique et l’utilisation du Boom Bap, renforce cette impression. Profondément amoureux de la East Coast américaine, Kadogo SB et Oshea 16 revisitent à leur manière ce courant musical. La cover du projet est d’ailleurs directement inspirée de celle de l’emblématique “Straight Outta Compton” du groupe N.W.A, composé entre autres de Dr Dre, Ice Cube ou encore Eazy-E. Le côté Boom Bap se relie à l’esprit Oh Shit véhiculé, par la volonté de proposer un contenu qui ne suit pas la tendance mais également par des textes conscients, nostalgiques et parfois moralisateurs.

L’objectif avec Oh Shit est de surprendre tout en gardant leur franchise et leur sincérité. Le choix fort du projet est de n’avoir conçu aucun refrain dans les quatre morceaux. Ils n’ont pas ressenti le besoin d’en mettre, voulant renforcer l’importance de leur couplet. Cela permet au duo de montrer toute l’étendue de son talent et surtout sa manière de kicker. L’enchaînement des titres est aussi une force de l’EP. Tout coulisse naturellement, sans embuscade. Ce n’est pas un hasard si la tracklist originale s’est conçue avec la forme connue aujourd’hui.
Ambitieux, les deux rappeurs savent le chemin qu’ils leur restent à parcourir avant peut-être de vivre de cette passion pour la musique. Réalistes, ils n’ont pas peur d’affirmer leur volonté de s’imposer dans le rap français.
“Ma paire de Nike Air n’a que faire des critiques”
“Poto tu connais j’ai les crocs, à vouloir rapper on est trop, quand faut s’appliquer on est bons hein”
Dans le morceau Air Max
Avec Oh Shit, Oshea 16 et Kadogo SB se présentent cordialement dans les règles de l’art aux auditeurs français…