Avant que le génie de la blockchain soit récupéré par les #cryptobros et le capitalisme débridé de nos sociétés, la technologie de départ permettant de mieux rémunéré les artistes, supprimer les intermédiaires et intégrer les fans dans le développement de leurs carrières… Bref, une belle idée que Bolero Music semble vouloir amener et populariser dans le rap français. On vous fait quelques mises au point.
La blockchain (« chaîne de blocs ») est une technologie permettant le stockage et la transmission d’info en total transparence, de manière sécurisée et sans contrôle par une structure centrale. C’est une sorte de base de donnée, avec l’historique de tous les échanges. Son utilisation se décline en 3 axes :
- Le transfert d’actifs (crypto, NFTs, …)
- Une vraie traçabilité des échanges et opérations
- La création et l’exécution de contrats, les « smart contracts«
Pas de hierarchie, une vraie décentralisation, pas d’intermédiaire et une protection digitale infalsifiable : c’est une idée qui nous ramène aux premières heures d’internet et au concept même du web. Chacun est hébergeur et responsable des infos de la blockchain : c’est publique, anonyme et donc sécurisé.
« C’est comme un très grand cahier, que tout le monde peut lire librement et gratuitement, sur lequel tout le monde peut écrire, mais qui est impossible à effacer et indestructible. »
Jean-Paul Delahaye
Les NFTs sont donc des objets numériques qui sont échangeables sur la blockchain, on parle de « jetons non fongibles ». La bonne nouvelle, c’est que les certificats d’authenticités étant auto-générés et le principe étant décentralisé et dépourvu d’intermédiaire, le concept permettrait une meilleure rémunération des artistes débrouillards et innovants, hors du circuit des maison de disques et autres majors (encore incontournables aujourd’hui…). C’est aussi une bonne manière d’entretenir une relation super-étroite avec son public, de leur offrir des contreparties originales et donc de se développer hors-système.
Sur le papier, car l’accès à la technologie et les prix prohibitifs sont encore des obstacles à la popularisation de cette pratique, et donc son succès…
Alors les NFTs dans la musique ne sont-ils qu’une technologie à oublier aussi vite qu’elle est apparue ou une nouvelle initiative à creuser ?
Bolero music et les artistes de leur roster semblent prêts à se lancer dans cette aventure.
Une nouvelle relation fans-artistes
Après avoir expérimenté une dizaine de cas, Bolero Music a inauguré sa nouvelle plateforme cet automne, permettant à chaque utilisateur d’investir dans ses artistes préférés :
Le fan-token :
Cette crypto prend la forme d’un « token » dédié à chaque artiste, qu’il peut ensuite distribué à sa communauté de fan. Avec ces jetons, les fans deviennent ainsi des partenaires privilégiés des artistes, débloquant des accès à des récompenses, contre-parties et autre discussion plus directe avec l’artiste et son équipe. Outre ce lien direct, ce fan-token représente un statut particulier pour le détenteur : ils sont en quantité limitée et peuvent prendre plusieurs valeurs/formes selon chaque artiste, sa vision et sa carrière.
Les parts de morceaux :
Les artistes pourront mettre en vente des pourcentages de leur catalogue directement sur la blockchain, sans passer par des labels ou d’autres intermédiaires couteux. Ainsi, les fans pourront devenir propriétaires de parts des titres qu’ils écoutent tous les jours, et donc, collecter une part des revenus (provenant de l’exploitation commerciale du morceau)… Une vraie première !
“Je crois en un avenir pour la musique, où les artistes et les fans peuvent partager
Rilès
de manière transparente, la valeur qui est générée par les liens entre eux. »
Un revenu novateur et complémentaire pour les artistes
Entre musique et innovation digitale, Bolero redessine les contours de la relation artiste-fans, tout en diversifiant les revenus des artistes, qui ont de plus en plus de difficulté à se financer depuis l’avènement du streaming (et sa faible rémunération). L’artiste offre ainsi la possibilité à ses fans de devenir de véritables partenaires de sa carrière et de l’accompagner dans toutes les étapes vers le succès.
Les NFTs permettent d’augmenter la redistribution des revenus économiques que peut toucher un rappeur en 2022 : en moyenne, un artiste ne récupère que 12% de l’argent généré par le streaming et ses ventes. De plus, les plateformes de streaming sont largement critiquées à cause des sommes dérisoires qu’elles reversent à leurs artistes. Sur Spotify, 90% des artistes reçoivent moins de 1 000 euros par an!
Les NFT seraient donc un moyen de réduire les intermédiaires gourmands et de permettre une rémunération plus favorable aux artistes. La blockchain peut être utilisée comme nouveau support de vente où les artistes fixent eux-mêmes leurs tarifs et sont directement payés par leurs fans, leur permettant de reprendre le contrôle de leur carrière.

Souvent accusée d’un manque de transparence, le milieu de la musique est complexe et très codifié : il est difficile d’en comprendre les codes et d’y évoluer sereinement sans accompagnement (sous risque de se faire arnaquer ou perdre des opportunités…). L’industrie musicale manque de transparence sur son modèle économique et sur comment elle rémunère les artistes. Selon une étude du Berklee College of Music, « Les artistes ont souvent du mal à comprendre les paiements et les comptabilités qu’ils reçoivent ». À cela s’ajoutent des problématiques de paiements de droits d’auteurs souvent lents et fastidieux.
Dans l’absolu, les NFT simplifieraient tout cela, rendant les systèmes transparents et plus rapides. Avec la blockchain, les paiements sont automatisés en temps réel pour tous les musiciens, tout en leur garantissant leur indépendance et le contrôle : direction artistique, tarifs, vente et streaming, taux de redevance, droits d’auteur, …
Une nouvelle relation avec les fans
Sur le modèle d’un mode de financement participatif (qui permettent aux fans de miser sur des projets ou de soutenir leurs artistes préférés. Si un fan investit dans un projet et que ce dernier obtient du succès, ou bien, que la popularité de l’artiste augmente, le NFT prendra de la valeur.
Ce système est bénéfique pour l’artiste et pour le fan. En investissant dans un projet, le fan aura tout intérêt à faire la promotion du musicien: les fans deviennent de véritables ambassadeurs de leurs artistes favoris.
C’est aussi une belle opportunité pour les artists émergents, à la recherche de financements afin de développer leurs projets. Les NFT représente un nouveau moyen de démocratiser l’industrie musicale et de la rendre plus accessible à des artistes « débutants ».
Bolero Music propose donc, par son interface et ses services, de remettre un peu de pouvoir dans la main des artistes, ainsi que des fans (finalement au centre de cet écosystème).Grâce à une plateforme sociale, c’est une parfaite porte d’entrée à une univers complexe et encore un peu nébuleux, mais qui pourrait bien être l’avenir de la création artistique… Le site est intuitif, permettant aussi de partir à la découverte de nouveaux talents, s’inspirer des sélections de ses amis, et suivre la progression quotidienne des artistes grâce aux indicateurs de carrière.
Les équipes ont à cœur de comprendre les univers créatifs et les trajectoires de chaque artiste afin de bâtir les fondations d’une relation authentique et durable avec le public. Elles analysent chaque profil pour proposer une sélection équilibrée de rappeurs (dont on vous a tous déjà parlé ici): ceux dits « en développement » (Sean, ThaHomey), de rappeurs qui explosent (Ben PLG, So La Lune), et ceux déjà établis, comme Leto ou Guy2Bezbar.