Né dans les années 1990, entouré d’une large fratrie, Hash 24 est un amateur de musique depuis ses 15 ans. Passion devenue son quotidien, il a plongé dans le rap grâce à des icônes du rap français tels que Doc Gyneco ou bien Lunatic : caractérisant alors ses premières inspirations musicales.

Si le temps est loin depuis ses 15 ans, l’amour profond pour la musique ne l’a jamais quitté et continue à être sa raison d’être, un réel amour personnel pour le rap, bien éloigné des volontés de percer.
Mais Hash24 est un artiste peu commun, qui remplit sa vie en portant plusieurs casquettes, puisqu’il travaille également dans un centre de loisir avec des enfants d’âges différents, et si les deux domaines semblent bien éloignés, ils constituent un socle important pour le rappeur.
Au sein de ce travail occupant une grande partie de ses journées, l’artiste apporte ainsi sa patte artistique dans la pédagogie à l’oeuvre pour s’occuper d’enfants, tout en essayant de leur inculquer des valeurs dont il aurait pu avoir besoin à leur âge.
Un artiste passionné, pouvant s’intéresser à tout ce qui l’entoure dont par exemple les enfants de ce centre d’animation, sans compter ses efforts ni sa fatigue, notion dont il a même perdu le sens.
Un artiste également volontaire, qui a su décider quel chemin mener, et quels objectifs atteindre, sans devoir passer par des voies tracées d’avance.
Si le fait d’être artiste semble large, on s’interroge souvent sur ce qui constitue la routine de ceux-ci pour créer. Dans son fonctionnement, Hash24 choisit de se donner des moments pour faire de la musique, il se considère assez instinctif et me confirme le fait que l’alignement des planètes ou encore les rencontres faites sont aussi déterminantes pour y parvenir.
Cette volonté autodidacte passe en effet par la conviction que la meilleure manière pour tous les humains de se sortir d’une mauvaise période ou d’un cycle descendant, est de trouver la force de créer quelque chose d’artistique, peu importe la forme.
Cette conviction l’a alors poussé à écrire, et créer des musiques au timbre mélancolique voire assez triste, mais parlant à un grand nombre de personnes. Jamais pessimiste, l’artiste a su avec cette mixtape lier ses observations, ses fréquentations et son vécu pour nous permettre de nous interroger sur des thèmes intrigants.
Sa mixtape Le poids de mon âme suit avec brio cette logique, avec un ton et une esthétique sombre, des paroles évoquant à de nombreuses reprises l’expérience de la mort, ou encore la fin des différentes relations de l’artiste.
Mais si l’aspect obscur de Hash24 est évident en première lecture, ses admirateurs découvrent en second temps des textes portés par l’espoir, avec comme logique de « parler du fond du trou tout en étant en haut du trou ».
Confidentiel, Hash24 le revendique lorsqu’il confie « que chacun de ses projets est une page différente d’un journal intime », où dès lors se dévoiler complètement est un art délicat, impliquant de dévoiler une page après l’autre sans perdre les auditeurs.
Certaines pages peuvent être dures à livrer, notamment lorsqu’il évoque des thèmes considérés comme sombres comme la mort, représentant une étape nécessaire dans tout chemin, puisque selon lui « tu changes quand tu vois la mort en face ».
Hash24 en plus d’être un artiste, animateur, humain sensible et sensé, a aussi une curiosité pour le monde et son histoire. Il le met en pratique au quotidien, lorsqu’il délivre des informations aux gens, à ses abonnés, il confirme aimer donner des informations utiles pour comprendre ce qui nous entoure. Cette capacité à informer permet également à son public de découvrir une partie aussi de qui il est et de ce qui lui tient à coeur, le rendant humain s’il le fallait davantage.
Cette ouverture vers les sujets divers et variés, lui permet une proximité accrue avec son public, sans pour autant donner son avis toute catégorisation trop facile, il est conscient de tous les risques provoqués par les réseaux sociaux en général.
Dans son projet Le poids de mon âme sorti le 19 mars dernier, on comprend aussi que cette faculté à s’informer et à rester ouvert lui a permis de prendre conscience de ce qui l’entoure, notamment avec une phrase telle que « c’est toujours les puissants qui gagnent le match » dans le son Wave en feat avec Sheldon.
Ici, l’indépendance des deux artistes ne pèse pas bien lourd dans le match les opposant à l’industrie puissante de la musique des maisons de disque si le but est de gagner un maximum d’argent et de visibilité. Cette interprétation n’est toutefois pas la seule, Hash24 réussit bien à élargir ses paroles, où chacun peut leur en donner le sens voulu.
Enfin, pour être fidèle à notre interprétation de cet artiste, il me fallait aussi souligner l’appui et l’importance de son entourage. Des rencontres déterminantes grâce à la musique comme l’entrée dans le collectif 75ème session, jusqu’à des liens étroits noués avec certains de ses membres comme Georgio, Sopico ou Sheldon, l’histoire d’Hash24 est irrémédiablement liée à l’histoire de son entourage. Il collabore par exemple avec Georgio, sur le titre Si j’traine où l’alchimie des deux amis est évidente.
En effet, selon lui « En plus d’aimer la personne, on doit être là pour se soutenir et s’entraider, on est dans le même bateau en étant pas industrialisé » résumant avec perfection comment le groupe dans le rap apporte un socle essentiel aux artistes, lorsque l’on n’est pas industrialisé et mainstream « tel un Bubble Tea ».
Un artiste aux multiples facettes, puisant dans son vécu pour trouver les mots, qui n’a que « la qualité comme seule promo » pour citer un autre de ses comparses Deen Burbigo.